Le temps des moines : une étude de Danièle Hervieu-Léger

Danièle Hervieu-Léger, Le temps des moines : clôture et hospitalité, Paris, Presses universitaires de France, 2017, 710 p. 27 €

Trouver dans la vie monastique contemporaine des éléments de compréhension de la société et du christianisme, tel est le propos de Danièle Hervieu-Léger. Celle-ci est l’auteur, notamment, en 1983, de Des communautés pour les temps difficiles, néo-ruraux ou nouveaux moines.

Ici, l’auteur interroge « la tension que le monastère établit non seulement avec le monde mais avec l’Église ». Elle pose les questions autour du « postulat de la continuité, qui fait partie intégrante de la construction identitaire des communautés religieuses » (p 112). La fonction de l’abbé, notamment « père de ses moines » et aussi pontife et docteur, est aussi analysée au chapitre 3 (p 145-192). Des parcours individuels, notamment contemporains, tel celui très médiatique d’Henry Quinson, sont également dessinés (p 544).

Le chapitre 10 (p 570-614) est intitulé « L’énigme des traditionnalistes ». Les Haut-Alpins y retrouveront la personnalité du père Emmanuel de Floris, importante dans la maturation du projet de Dom Gérard Calvet au Barroux. Dom Chautard est également cité dans ce chapitre (p 581-582) et également dans les pages 468-469 : son œuvre de redressement de l’abbaye de Sept-Fons y est relatée. Enfin, le cardinal Victor Bernadou, alors archevêque de Sens en 1871, et ancien évêque de Gap (1862-1866) est cité (p 108).

Parmi toutes les figures qui marquent le monachisme catholique en France, retenons celle de Dom Augustin de Lestrange (1754-1827) comme restaurateur des trappistes après la Révolution, celle de Dom Prosper Guéranger (1805-1875) qui fait de même pour les bénédictins. Enfin, la personnalité du père Jean-Baptiste Muard est emblématique d’une forme de spiritualité des prêtres diocésains, bien au-delà de la fondation de la Pierre-qui-Vire. Ces trois parcours sont une forme de réponse, non exhausitve, aux interrogations sur le « postulat de la continuité ».

Luc-André Biarnais
archiviste du diocèse de Gap et d'Embrun

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