Adolescents en quête de sens : parents et professionnels face aux engagements radicaux, sous la dir. de Daniel Marcelli, avec la coll. de Anne Lanchon, préf. de Laurence Rossignol, Toulouse : éd. Érès, coll. L’école des parents, 2016, 210 p., 12 €.
L’adolescence est le moment où, quittant l’enfance et prenant de la distance vis-à-vis des valeurs familiales, les jeunes cherchent un sens à leur vie et à prendre leur autonomie. Depuis les attentats de janvier 2015, l’actualité met en avant des adolescents embrigadés par Daesh et qui partent faire la guerre en Syrie ou qui commettent des actes de terrorisme.
Un colloque autour des engagements radicaux des adolescents
Le 11 mars 2016, la Fédération nationale des parents et des éducateurs (FNPE) et l’École des parents et des éducateurs (EPE) ont organisé un colloque autour des engagements radicaux des adolescents. Bien que cette étude ne soit pas entièrement consacrée à la radicalisation religieuse, deux contributeurs ont déjà publié sur le djihad : Dounia Bouzar (Comment sortir de l’emprise « djihadiste » ? et La vie après Daesh, parus tous deux aux éditions de l’Atelier, 2015) et Philippe Gutton (Adolescence et djihadisme, éd. L’Esprit du Temps, 2015).
Les actes de ce colloque sont préfacés par Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et du Droit des Femmes. J’ai oublié le titre, lui aussi aux éditions Érès, que nous avons présenté sur ce site au mois de septembre 2016, était préfacé par la ministre en charge des personnes âgées, Michèle Delaunay.
Des familles en détresse
Laurence Rossignol explique que « les familles sont en effet le vivier dans lequel viennent puiser les recruteurs. Les « entrepreneurs en radicalisation » travaillent notamment à la destruction du lien intergénérationnel, et encouragent auprès de leurs cibles des stratégies de dissimulation » (p. 8). Les deux premières contributions servent à définir le sujet : Daniel Marcelli étudie la rage qui envahit souvent les adolescents, Nourredine Boubaker trace les contours de ce qu’est la radicalisation.
La première partie des articles concerne la diversité des expériences des jeunes en matière d’engagement, alors que la seconde est tournée vers l’aide et le soutien aux parents et aux éducateurs. Les auteurs analysent les multiples raisons, personnelles, familiales ou sociales, qui poussent un jeune à se radicaliser, repèrent les étapes du processus afin d’agir tant qu’il est encore temps et soulignent les actions à mener auprès des adolescents et des leurs parents.
Pour Laurence Rossignol, « l’éducation et l’accompagnement que nous proposons aux jeunes sont les meilleures manières de les armer face aux défis de la vie » (p. 7).
Hélène Biarnais bibliothécaire du diocèse de Gap et d'Embrun