Emmanuel Vaillant, Bonnes nouvelles de l’école, ces profs transforment l’Éducation nationale et vous ne le savez pas !, Paris : JCLattès, 2017, 266 p., 18 €.
« Lorsqu’un tailleur fait un vêtement, il l’ajuste à la taille de son client […] Au contraire, l’école habille, chausse, coiffe tous les esprits de la même façon. Il n’a que du tout fait et ses rayons ne contiennent pas le moindre choix… Pourquoi n’a-t-on pas pour l’esprit les égards dont on entoure le corps, la tête, les pieds. »
Édouard Claparède, neuropsychologue suisse, 1921, cité p. 59 de Bonnes nouvelles de l’école
Loin des idées reçues sur les difficultés de l’école à se renouveler et à s’adapter aux nouvelles générations, cette enquête met en lumière des initiatives prises par des enseignants en primaire, au collège et au lycée pour permettre à chaque élève de réussir.
Les médias mettent en scène des conflits sur l’efficacité des différentes pédagogies, la discipline, l’évaluation, l’égalitarisme réel ou supposé de l’école… « Or, de ces affrontements qui se complaisent dans les caricatures, souvent virulentes et occupant tout l’espace médiatique – voir les insultes et les invectives qui fusent sur Twitter -, il ne reste en réalité pas grand-chose quand on s’installe dans les classes » (p. 21). Et c’est justement aux professeurs qui sont confrontés aux élèves au quotidien qu’Emmanuel Vaillant donne la parole. Car en dépit de l’image de bloc irréformable qu’a l’Éducation nationale, la loi d’orientation de 2005 donne à chaque enseignant la possibilité d’innover, s’il a reçu l’accord préalable de sa hiérarchie.
Pour son enquête, l’auteur a privilégié des écoles, collèges et lycées de l’enseignement public, qui ne sont pas distingués comme étant différents par l’Éducation nationale. Son objectif est de montrer « comment, tout en respectant les contraintes imposées, il est possible de prendre en compte les réalités de leurs élèves » (p. 60).
Classe inversée (notion à découvrir à la maison et exercices pratiques faits en classe), cartes mentales, séances interdisciplinaires, méthode Montessori donnant une autonomie complète à l’enfant, cet ouvrage fourmille d’idées pour proposer aux élèves d’apprendre autrement, sans jamais donner de recettes toutes faites à plaquer sur une classe.
Emmanuel Vaillant s’attache ici à l’enseignement public, mais comme il le signale lui-même dans l’introduction, l’enseignement privé tient lui aussi à s’adapter au mieux à ses élèves. L’école du Saint-Cœur de Marie à Gap, par exemple, pratique la méthode Montessori, a une enseignante de remédiation qui suit chaque élève individuellement avec des propositions alternatives si besoin, n’hésite pas pratiquer le saut de classe quand il est nécessaire.
Hélène Biarnais bibliothécaire du diocèse de Gap et d'Embrun