François Huguenin, Les grandes figures catholiques de la France, Paris : éd. Perrin, 2016, 381 p., 23 €.
Historien, François Huguenin a coréalisé deux films, sur « Pierre-Marie Delfieux, prier au coeur des villes » et sur le jésuite « Gustave Martelet : la foi chrétienne au corps à corps« . Il est l’auteur de divers livres sur différents courants de pensée marquant l’histoire de la société française, et a publié « Les Voix de la foi : vingt siècles de catholicisme par les textes » (éd. Perrin 2012, et Tempus 2015). Ici, dans l’ordre chronologique, François Huguenin offre une belle galerie de quinze « grandes figures catholiques de la France », de Clovis à de Gaulle.
Ce sont des rois : Clovis (466-511) ambitionnant de construire un royaume romain et chrétien ; Charlemagne visant l’unité religieuse et suscitant la renaissance carolingienne ; saint Louis « roi de justice et de paix » ; Philippe le Bel faisant face au pape ; Henri IV préoccupé de l’unité nationale et religieuse ; Louis XIV « le Soleil et ses ombres » ; Louis XVI, le roi martyr pardonnant à ses bourreaux… Des religieux en action politique : Suger « le moine politique », Richelieu, le « cardinal-ministre grand Européen et homme de paix »… Un moine au large rayonnement : saint Bernard de Clairvaux, ce « géant de l’Occident ». Saint Vincent de Paul, cet apôtre de la charité auprès des pauvres. Deux femmes : sainte Jeanne d’Arc, « de foi et d’intelligence remarquables », et sainte Thérèse de Lisieux « Docteur de l’Église et prophète des temps nouveaux ». Et des laïcs, comme Blaise Pascal, ce savant, témoin du génie de la France et mystique de la « nuit de feu », et Charles de Gaulle, qui a conduit la destinée de la France durant des périodes sombres.
Ces « quinze figures nationales » sont souvent contrastées, avec leurs lumières et leurs ombres. François Huguenin les dépeint avec précision, dans une écriture pleine de « gratitude et émerveillement » (p.372). Dans une introduction approfondie, l’auteur souligne son intention de monter « ce que le lien entre la France et le catholicisme a encore à nous dire » (p.9). « L’histoire de France est consubstantiellement liée au catholicisme » (p.16). Cette perspective touche les présents enjeux d’une laïcité de dialogue, de respect des convictions, et de service du bien commun. L’auteur insiste sur le devoir de transmettre aux générations actuelles le sens de cette histoire dont le socle est si bien marqué par ces convictions « de foi et d’espérance » (p. 372). La question d’aujourd’hui est ainsi « celle des hommes et des femmes pouvant revitaliser nos institutions » (p.371).
Père Pierre Fournier diocèse de Gap et d'Embrun 1948 - 2021