Alessandro Barbero, Les paroles des papes qui ont changé le monde, de Grégoire VII à François, s.l. : Payot et rivages, 2017, 151 p., 8 €.
Alessandro Barbero est historien médiéviste à Vercelli, dans le Piémont italien. Il met en lumière comment les propos de certains papes à travers l’histoire ont marqué dans un contexte historique particulier. Il introduit son livre par les paroles du pape François (p 7-11) au discours d’autant plus libre que les vecteurs de communication sont adaptés à cela. Alessandro Barbero écrit pages 10-11 que « le langage par lequel le pasteur de l’Église de Rome s’adresse à l’humanité dans les moments difficiles a toujours été l’expression […] de la place que la parole de l’Église occupait dans le monde à cette époque donnée ».
L’auteur considère que « Jean-Paul II a été le premier pape capable de maîtriser le média télévisuel » (p 133 dans la conclusion). Selon lui durant le pontificat du pape polonais, (p 134) « les vastes assemblées de fidèles et de jeunes ont frappé le public et restent dans les mémoires bien plus que ses encycliques même les plus importantes ». Pourtant, (p 136) « ce sont les historiens du futur qui nous diront quel chapitre ont représenté les pontificats de Jean-Paul II et de ses successeurs dans l’histoire millénaire de l’Église romaine ».
Dans cet ouvrage l’auteur, évoque non pas une parole verbalisée par les souverains pontifes, hormis pour le pape François, mais des textes où ils s’expriment assez souvent sous une forme magistérielle : correspondance avec des évêques, bulles, encycliques… Cependant, il est contestable d’insister (p 104) sur la dissimulation par Eugenio Pacelli (Pie XII) du « dernier discours de Pie XI » condamnant les dictatures nazie et fasciste. En effet, la pensée de Pie xi sur le racisme, le paganisme, l’idolâtrie des chefs est particulièrement bien connue par l’encyclique Mit Brennender Sorge publiée en mars 1937 en Allemagne puis partout en Europe.
Enfin, il semble nécessaire de préciser qu’au moment de leur élevation au souverain pontificat, il est de tradition que les papes prennent un nom de règne. Il ne s’agit pas d’un faux nom ou d’un pseudonyme, ni même d’un alias. Il s’agit du nom utilisé durant le pontificat, n’effaçant pas, bien sûr, celui du baptême et de l’état civil (p 65, 104, 121).
Luc-André Biarnais archiviste du diocèse de Gap et d'Embrun