La Règle du jeu, Paris, n° 61, octobre 2016, 229 p., 20 €.
La nouvelle livraison de La Règle du jeu, revue dont quelques numéros sont disponibles en salle de lecture de la médiathèque Mgr Depéry du diocèse de Gap et d’Embrun consacre son dossier à Élie Wiesel (1928-2016). Notre collègue aixoise, Claude-Marie Tricoire, avait évoqué l’écrivain et philosophe américain et francophone au moment de son décès.
L’intérêt de ce dossier réside dans l’analyse théologique et son évolution de la pensée d’Élie Wiesel. Elle se développe dans un entretien de 2011 avec Alexis Lacroix et Laurent-David Samama publié pages 51 à 80. Elle est étudiée dans « le procès de Dieu », contribution de David Maziza (p 35-50) et dans « Elie Wiesel. Le témoin et le conteur » par Anny Dayan Rosenman (p 81-104).
Le choix des vivants avant la mémoire des morts
Dans l’interview avec Alexis Lacroix et Laurent-David Samama, Elie Wiesel affirme (p 56) : « nous sommes tellement attachés à la mémoire des morts que parfois nous oublions les vivants […] Chaque être humain est une sorte d’éternité, d’immortalité ; je n’ai pas le droit de me retourner vers les morts en oubliant les vivants. Je choisis ceux qui sont là, qui peut-être ont besoin de moi ; et moi j’ai besoin d’eux ». Il rejoint ici une partie de la pensée exprimée par Primo Levi dans Si c’est un homme.
Luc-André Biarnais archiviste du diocèse de Gap et d'Embrun