Pape François, Politique et société, rencontres avec Dominique Wolton, Paris : Éditions de l’Observatoire, 2017, 418 p., [21 €].
Le livre d’entretiens avec le pape François que Dominique Wolton a publié éclaire de nombreuses paroles du pape par des explications complémentaires. Il donne également les clefs de compréhension de ces paroles en approfondissant sa pensée.
L’ouvrage revient sur le « document d’Aparecida » (p 45-46), une homélie du pape Benoît XVI en mai 2007. Le pape François en retient la nécessité de créer des ponts « et non pas des murs parce que les murs tombent ». Les ponts doivent permettre d’aller vers les périphéries « géographique[s], existentielle[s], humaine[s] » (p 52). Selon le pape, frontières et périphéries ne sont pas antinomiques mais la périphérie s’oppose au centre : « l’Europe s’est mieux représentée elle-même lorsque Magellan a atteint le Sud. Soudain, elle ne s’est plus représentée seulement depuis Paris, Madrid ou Lisbonne, qui étaient au centre de l’Europe » (p 53).
Le pape revient sur le « bilan » de l’année 2016 de la Miséricorde (p 79-88) particulièrement sur la « synodalité de l’Église, de chaque Église diocésaine » (p 82). Il évoque également l’expérience et le rôle du cardinal français Jean-Louis Tauran (p 381).
La culture européenne du pape François, particulièrement en musique, transmise par sa mère (p 373-375) est soulignée. Le pape affirme que l’Argentine ne lui manque pas (p 386-387).
La bibliographie antérieure au pontificat montre que trois ouvrages du cardinal Bergoglio ne sont pas traduits en français. Qu’attendent les maisons d’édition pour réparer cette omission ?
Luc-André Biarnais archiviste du diocèse de Gap et d'Embrun