Léon Foy, La guerre de Léon Foy : pas à pas, de l’ironie à la gravité, Embrun : André Foy, 2017, 231 p., [15 €].
L’ouvrage publié par l’abbé André Foy est le récit rédigé par Léon Foy, son père, de la guerre qu’il a vécue entre 1915 et 1919. L’ouvrage a été maquetté par Olivier Joseph qui est membre de l’Association des Amis de Vauquois. Cette commune de la Meuse, son importance et le rôle qu’y a joué Léon Foy durant le conflit font l’objet d’un chapitre (p 99-124), photographies, cartes postales et croquis à l’appui.
La guerre de Léon Foy est un témoignage personnel rédigé en 1976 à partir de la correspondance de l’auteur. Celui-ci, cependant, dans son prologue engage à ne pas la lire en raison d’un contenu « décevant ». En effet, elle s’intéresse (p 13) à « la nourriture, [aux] colis reçus ou attendus […] ». Il précise bien les limites du récit individuel (p 12) malgré son souci d’ « encadrer mes souvenirs dans un contexte d’ensemble […] un soldat de première ligne ne sait rien ou pas grand chose de ce qui se passe sur le front, en dehors du tout petit point qu’il occupe – et encore ! ».
Ce livre n’est pas un journal de guerre mais il est composé de souvenirs retracés a posteriori. Léon Foy est élève architecte (p 17) alors que sa famille réside à Versailles. Il reçoit son ordre de route le 12 avril 1915 pour rejoindre le 36e régiment d’infanterie à Caen. L’ouvrage est le récit de ce qu’il découvre et de la vie du soldat. Une messe est décrite page 18 : « l’église était pleine de soldats qui chantaient comme ils le pouvaient ». La campagne en Italie du 1er novembre 1917 au 28 mars 1918 se passe avec des Italiens qui (p 149) « étaient gentils avec nous » même si « le clergé […] nous avait catalogué parmi les suppôts de Satan » alors que « beaucoup de Français fréquentaient assidûment l’église dont le clocher construit isolément appelait les croyants aux offices ».
Luc-André Biarnais archiviste du diocèse de Gap et d'Embrun