Pierre Riché, Les combats de l’Église au Moyen Âge. Paris, CNRS éditions, 2015, 302 p.3
Dans cet ouvrage, Pierre Riché présente treize combats de l’Église : pour la conversion des Barbares, contre les croyances et les pratiques superstitieuses, contre la richesse… Ces combats sont parfois contradictoires, comme au chapitre VIII intitulé « combats contre les juifs et combats pour les protéger ». Ils sont également des réflexions par des hommes d’Eglise (autorités, théologiens…) sur la société, comme au chapitre X sur la femme et le sexe ou au chapitre XIII, « les laïcs dans l’Eglise ».
Chacun des thèmes fait l’objet d’une courte présentation contextuelle. Le lecteur des Alpes et de la Provence trouve plusieurs textes concernant ce territoire. Avit de Vienne (450-523) écrit à Clovis sur la conversion (p 15-17). Son contemporain, Césaire d’Arles (470-542) défend (p 186) la liberté des femmes face à « des maris incontinents » : ce texte est disponible dans cet ouvrage conservé aussi à la Médiathèque Mgr Depéry. Césaire d’Arles conseille également aux prédicateurs d’être simples (p 246) : ce texte est, lui aussi, disponible ici. En outre, il insiste sur la formation des clercs (p 247). Pour ce dernier texte, Pierre Riché a utilisé la biographie de Césaire d’Arles qu’il a publiée en 1958.
Une ouverture de l’Eglise sur le monde
Ce livre permet de voir la volonté qu’a eu l’Église de promouvoir l’étude des langues orientales pour une meilleure efficacité de son apostolat. Au XIIe siècle, l’abbé de Cluny, Pierre le Vénérable, présente à Bernard de Clairvaux une traduction du Coran (p 166-168). Roger Bacon, au XIIIe siècle, « demande que l’on sache l’hébreu » (p 136). Le concile de Vienne de 1311, par le décret Inter sollicitudines (p 180-181) crée à Rome, Paris, Oxford, Bologne et Salamanque des écoles pour « la connaissance des langues dont usent les Infidèles », l’hébreu, l’arabe et le chaldéen.
Luc-André Biarnais archiviste du diocèse de Gap et d'Embrun