Pierre Léna, Enseigner, c’est espérer, plaidoyer pour l’école de demain, Paris : Le Pommier, coll. Les défis de l’éducation, 2012, 209 p., 19 €.
Cet ouvrage est paru en 2012, au lendemain de l’élection de François Hollande, mais les constations faites par l’auteur sont toujours d’actualité.
Pierre Léna, avec Georges Charpak, prix Nobel de physique en 1992, et Yves Quéré, a fondé La main à la pâte en 1996. Cette association amène des élèves de primaire à faire des expériences pour découvrir par eux-mêmes les grands principes physiques et chimiques. L’exploration scientifique passe par l’observation, l’utilisation des cinq sens des enfants, la découverte de la nature. Ce processus est soutenu par la reformulation par les élèves, qui mémorisent ainsi les résultats dans leurs propres mots.
L’auteur plaide pour une meilleure articulation entre les différentes matières scolaires, notamment entre le français et les sciences. Il remet en cause l’enseignement vertical, qui part du maître savant vers l’élève ignorant et passif.
Son approche du numérique conforte ce qu’avance Serge Tisseron dans 3-6-9-12. Pierre Léna estime qu’il est nécessaire que les élèves se confrontent au réel pour apprendre, qu’ils fassent pleinement l’expérience des différentes sensations. Les informations données par les écrans sont désincarnées et il est plus difficile pour les enfants de se les approprier. Un planétarium dans un téléphone ne sert à rien si l’on a jamais levé la tête pour contempler les étoiles ! En revanche, internet est un outil efficace pour favoriser le partage entre les enseignants.
Pour Pierre Léna, « chaque génération doit repenser ce que l’éducation propose : transmettre à la jeunesse l’héritage du passé, l’aider à lire le présent, enfin la préparer à l’avenir » (p.20).
Hélène Biarnais bibliothécaire du diocèse de Gap et d'Embrun