Philippe Luez, Port-Royal et le jansénisme, des religieuses face à l’absolutisme, Paris : Belin, 2017, 381 p., 24 €.
Philippe Luez est le conservateur général du musée national de Port-Royal des Champs à Magny-les-Hameaux depuis 2005. Il a notamment dirigé une exposition sur Philippe de Champaigne, peintre bien connu des Haut-Alpins qui a réalisé l’Assomption de l’église paroissiale de Saint-Julien-en-Bochaine. Un chapitre de cet ouvrage lui est d’ailleurs consacré.
L’histoire du jansénisme revêt une importance particulière pour notre diocèse car son influence a été grande dans le clergé du diocèse d’Embrun et à Notre-Dame-du-Laus. Du vivant même de Benoîte Rencurel, le sanctuaire a été placé sous la direction d’un groupe de prêtres de tendance janséniste et rigoriste, qui ont œuvré pour écarter la voyante des pélerins.
Dans Port-Royal et le jansénisme, Philippe Luez retrace l’histoire de l’abbaye emblématique du mouvement, de la nomination de Mère Angélique Arnauld au poste d’abbesse à l’âge de huit ans, jusqu’à la destruction du bâtiment cent ans plus tard. D’une plume claire et accessible, l’auteur relate les étapes de l’entrée de la communauté dans le mouvement, puis la diffusion des idées à travers tous le pays. Tout en montrant bien les liens avec les grands penseurs de l’époque, il ne cache pas les zones d’ombre et essaie de préciser certains éléments qui tenaient plus de l’hagiographie que de l’histoire. Initialement très lié au pouvoir royal, avec des abbesses issues de familles proches du roi, le couvent se retrouve en difficulté après la Fronde (1648-1653).
Hélène Biarnais bibliothécaire du diocèse de Gap et d'Embrun