Bruno Galland, Les archives, Paris, Presses universitaires de France, coll. : Que sais-je ?, 2016, 128 p, 9 €.
Un bon Que sais-je permet de faire le point sur un sujet. Celui-ci sera lu avec intérêt par tous ceux qui s’intéressent aux archives ou en ont besoin. En Église, les curés, responsables de services et de mouvements y trouveront des notions utilisées par l’archiviste diocésain.
Malheureusement, les archives des cultes sont traitées trop rapidement page 80. Au-delà des registres de catholicité post-concordataires, c’est la vie des paroisses tant spirituelle que dans leur présence à la société qui se trouvent dans ces archives. Confréries, mouvements d’action catholique ou caritatifs, congrégations religieuses enseignantes et hospitalières, évêques, chapitres, conseils ont leurs fonds conservés par les instances de l’Église catholique.
De la même manière, en évoquant les réseaux professionnels, il aurait été utile de montrer que le « collectif » était le fruit d’action singulière des « associations étudiantes » issues des formations universitaires (p 89). En outre, s’il existe l’association des archivistes français qui regroupe les professionnels venant de tous horizons, l’association des archives de l’Église de France (AAEF) propose des formations, du soutien, de l’érudition à ses adhérents.
Ce Que sais-je décrit les évolutions de la profession en soulignant les insuffisances d’une gestion électronique des documents (GED) par rapport à un système d’archivage électronique (SAE). Ce dernier comprend « la mise en place d’une politique rigoureuse de gestion des informations » car un vrac, électronique ou de papier, reste difficile à classer (p 94-95).
L’essor de l’internet, la multiplication des documents nativement numériques et de ceux qui sont numérisés, facilitent la recherche en apparence. Cependant, tout n’est pas numérisé, notamment parmi les instruments de recherche les plus anciens. D’autre part, le risque est grand d’isoler une pièce de son contexte, de la liasse, du carton où elle se trouve physiquement ce qui peut provoquer des contresens (p 50 et 116). Enfin, Bruno Galland souligne que la numérisation ne résout en rien une quelconque difficulté de capacité de stockage (p 103).
La collecte, le classement, la rédaction des instruments de recherche, la communication au public, sont également traités dans ce livre.
Luc-André Biarnais archiviste du diocèse de Gap et d'Embrun