François Fillon, Vaincre le totalitarisme islamique, Paris : éd. Albin Michel, 2016, 156 p., 9 €.
L’intérêt de ce livre vient, bien sûr, du fait de mieux connaître l’auteur, candidat à l’élection présidentielle, mais aussi de mieux cerner ses références pour « un changement de logiciel de pensée » (p.148), dont ses références à la foi chrétienne, en même temps que de connaître son analyse du « totalitarisme islamique qui a pris la France et les Français pour cible« . François Fillon mesure combien « La France est menacée: dans son intégrité, son mode de vie, sa liberté d’expression, au cœur de sa civilisation et de son histoire » (p. 7). Il dénonce « l’aveuglement volontaire » de beaucoup de responsables (p. 15-42), et désigne clairement « l’ennemi : le totalitarisme islamique » (p. 43-66; 80,..).
Pour surmonter le danger, il appelle à « reconstruire notre politique étrangère sur de nouvelles bases » (p.72), cohérentes, et à « refaire l’Europe » (p.86), bref, susciter « une revanche de la politique ». Il appelle à « reconquérir les territoires perdus de la République » (p. 95-115), dont les territoires de l’Éducation nationale, des valeurs civiques républicaines, le traitement positif de la laïcité et des religions (« toute la laïcité »)… Pour vaincre l’État islamique, F.Fillon entend faire « des propositions réalistes, responsables et ambitieuses » (p. 147). Il souhaite une « stratégie à tous les domaines d’intervention de l’État, depuis la politique étrangère, la défense, la sécurité et la justice, jusqu’à l’éducation, la politique de la ville , la culture et le sport » (p. 148). Il rappelle les attentats qui ont meurtri la France et l’assassinat du Père Jacques Hamel (p.39, 130,..), ainsi que les enjeux de tels actes de violence. Il rappelle également l’urgence de la solidarité active avec les populations du Moyen-Orient, les croyants, particulièrement les minorités chrétiennes. La réflexion de François Fillon se nourrit des analyses de certains islamologues (Gilles Kepel, Abdennour Bidar,..) mais plus fondamentalement de divers penseurs, dont Tocqueville, Hannah Arendt,…
François Fillon en vient à appeler à un « indispensable sursaut » (p. 117-146) fondé sur « une nouvelle politique intérieure » concernant non seulement la sécurité et la justice pour la lutte antiterroriste, mais aussi le socle de l’État de droit, la vigilance sur les réseaux sociaux, les enjeux de l’école et du système éducatif, et de l’identité de la patrie (p. 142-144). Bref, pour les « sombres temps » que nous traversons, François Fillon veut refuser la fatalité et proposer un ensemble cohérent et optimiste de « règles communes » du vivre-ensemble démocratique, « à la hauteur du rendez-vous de l’Histoire » (p 152).