Marcel Rebiai, À l’image de Dieu, Winthertur (Suisse) : fondation COR, 2021, 214 p.
Marcel Rebiai est né en Algérie en 1953. Orphelin de guerre, il découvre le Christ en Suisse. Devenu fondateur de la Communauté de la Réconciliation, d’origine suisse, l’auteur se fait témoin de la foi en Jésus, notamment auprès de ses frères juifs et arabes, chrétiens et musulmans. Sa conviction fondamentale est que Dieu est le Père miséricordieux et réconciliateur pour tous. Il part de l’affirmation biblique capitale : « Dieu créa l’homme – homme et femme – à son image » (Genèse 1 : 27). De là, la vocation et la mission de tout être humain à devenir un authentique serviteur de l’amour, du pardon et de la réconciliation : Vivre en suivant Jésus Christ (sous-titre). Car le Christ, venu dans l’humanité, est « l’Image parfaite du Père » et affirme : « nul ne vient au Père que par moi » (p. 46). Certes, cette humanité est tiraillée par tant de violences, de conflits, d’injustices. Mais chacun dans son milieu de vie quotidienne peut recevoir la force de l’Esprit Saint. Ainsi, « nous avons un message extraordinaire ! » (p. 170).
Marcel Rebiai souligne l’appel à « reconnaître que Jésus est juif » (p. 167), le Messie tant attendu dans la tradition juive. Il insiste sur la mort de Jésus, car la croix devient le signe du pardon, la source vive de la réconciliation avec le Père et toute l’humanité. La résurrection est « un nouvel acte de la création ». Juifs et chrétiens sont désormais un même peuple, celui de l’Alliance biblique. La vocation est commune : vivre à l’image de ce Dieu de miséricorde réconciliatrice. La conversion intérieure profonde est nécessaire : pas seulement servir Dieu, mais l’aimer ; pas seulement être croyants en Jésus ou partisans de lui, mais devenir de vrais disciples de « ce Messie-Époux qui reviendra ».
Ce livre est très riche en citations et commentaires bibliques (Premier et Nouveau Testament), écrit sur un ton concret et fervent, personnel et passionné. Dans la préface, Elija Rebiai souligne la vérité de l’engagement de son père. A la fin, Regula, épouse de Marcel, apporte le témoignage de sa guérison d’une leucémie : telle est, dans le combat de la vie, la force de la confiance en Dieu et en la vie qu’il donne. Dans le contexte socio-religieux actuel dont l’auteur relève les attentes urgentes, un tel ouvrage exprime bien le mouvement de Dieu qui, en Jésus, se fait proche de l’être humain pour que celui-ci puisse vivre à Son image.