Le bulletin 2020 de la Société d’Études des Hautes-Alpes : un enrichissement de l’histoire religieuse

La livraison 2020 du Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes contient un dossier faisant le point historiographique sur « les Républicains espagnols réfugiés dans les Hautes-Alpes » (p 123-158), notamment avec des contributions de Philippe Franceschetti et Jean-Pierre Pellegrin.

L’histoire religieuse est, une fois de plus, particulièrement bien représentée dans ce volume. Ainsi, pour le Moyen Âge, Damien Carraz, de l’université de Toulouse, évoque la question de « L’hôpital de Saint-Jean de Jérusalem en Gapençais » entre les XIIe et XIVe siècles. Sa première note infrapaginale précise que les travaux sur ce sujet du chanoine Paul Guillaume, Joseph Roman et François-Napoléon Nicollet publiés jusqu’en 1903 sont à renouveler. Le texte de Damien Carraz part de l’enquête de 1373 menée dans le diocèse de Gap sous l’autorité de l’évêque Jacques Artaud de Montauban. Souhaitée par la papauté, son résultat est conservé pour 74 diocèses. 

L’archéologue Lucas Martin étudie l’actuelle « place Saint-Arnoux à Gap » de l’Antiquité (fin du IIIe siècle) à la cathédrale du XIe siècle. Il le fait tout en passant avec efficacité par l’époque contemporaine en s’appuyant sur des cartes, plans et de nombreux documents iconographiques. Les différents édifices, dans la profondeur chronologique et dans l’espace, sont dépeints en faisant une place à l’évêché du XVe siècle et à la chapelle Saint-Jean Le Rond.

De son côté, Mario Falchi analyse à nouveaux frais « la pierre aux cinq croix des Escoyères » dans le Queyras (p 159-175). Le père Pierre Fournier, lui, signe une recension de l’ouvrage de Jean-Pierre Pellegrin paru en 2020 sur Armand Barniaudy (1926-2011), l’homme et ses actions.

La paroisse de La Faurie

Enfin, un autre article est à signaler, celui du père Basile Presty, du monastère orthodoxe de la Faurie (p 57-75). Il publie là une monographie sur cette paroisse située dans le Haut-Buëch. À partir de documents puisés aux Archives départementales, diocésaines et dans des papiers privés, il dresse le portrait des habitants depuis la fin du Moyen Âge jusqu’au début du XXe siècle. L’auteur a également utilisé la bibliothèque diocésaine : la patrologie latine de Migne pour une bulle pontificale de 1198, par exemple. Ayant consulté les Archives diocésaines, il cite les fonds des pères Marie-Adrien Sauvebois (1856-1935), Louis Jacques (1893-1981), celui de Mgr Prosper Berthet (1889-1914). Il publie la notice de l’abbé Pierre Pons rédigée au moment de la discussion de la loi du 9 décembre 1905. L’abbé Pons répondait là à une demande épiscopale : des textes semblables sont disponibles pour d’autres paroisses. Ils viennent compléter le corpus des enquêtes pastorales, nombreuses entre 1844 et 1932.

Luc-André Biarnais
archiviste du diocèse de Gap et d'Embrun

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