Le quotidien La Croix a annoncé le 5 mai 2021 le décès du père Bernard Petit des Missions étrangères de Paris. De nombreux Haut-Alpins se souviennent de ses séjours dans le département, particulièrement dans le Guillestrois-Queyras. Bernard Petit était originaire de Beaurepaire (Isère, diocèse de Grenoble) et venait régulièrement depuis sa jeunesse dans les Hautes-Alpes jusque dans les années 2010. Durant ses séjours, il résidait au presbytère d’Eygliers.
Le père Bernard Petit a travaillé avec le père Pierre Fournier, du diocèse de Gap, sur un catéchisme chinois, Catéchine, dont il existe une version en mandarin et une autre avec des commentaires en français. Des prêtres du diocèse ont fait part de leurs souvenirs, qui croisent ceux qu’ils avaient avec le père Pierre Fournier, décédé à la mi-mars 2021.
Pierre Fournier a été le théologien de Catéchine
Le père André Bernardi rappelle que le père Pierre Fournier a collaboré avec le père Bernard Petit sur des questions théologiques afin que le catéchisme pour les populations chinoises leur soit à la fois compréhensible et conforme à la doctrine catholique. Le père Pierre Fournier, au regard du travail fourni par Bernard Petit, soulevait les points difficiles, suggérait des formulations différentes.
Une quête avait eu lieu dans le Guillestrois pour financer le Catéchine. De même, avec le père André Bernardi, les paroissiens s’étaient mobilisés pour permettre la formation et l’intégration d’une jeune femme des Philippines où le père Bernard Petit avait installé une « base arrière ».
Pierre Fournier propose le nom d’une « jeune photographe » de Gap au père Petit pour l’accompagner en Chine afin d’illustrer Catéchine : les présentations se font autour d’un repas. Le père Bernard Petit et elles se sont rendus dans une très grande ville chinoise comme représentants de commerce agro-alimentaire. Cependant, en fonction des besoins, le père Bernard Petit savait se mettre en relation avec tous, par exemple autant avec l’Église catholique clandestine qu’avec l’Église « officielle ». Il est décrit comme un « caméléon » par sa photographe.
Des photographies pour Catéchine
Le père Bernard Petit souhaitait situer la foi dans des décors quotidiens et identifiés par les personnes, les enfants pour lesquels Catéchine est conçu. Pour la photographe, il s’agissait d’une découverte des chrétiens de Chine.
En Chine, durant un mois, ils ont vécu dans un appartement avec un dessinateur chinois, et deux dames s’occupant de la maison. Ils travaillaient également avec une interprète, étudiante en formation, et un chauffeur de taxi.
L’ensemble du reportage s’est déroulé en ville, sauf deux ou trois sorties. Le programme photographique était défini au quotidien par le père Bernard Petit : cathédrale, hospice, école… il était fondé sur la vie réelle des Chinois.
La photographe souligne le « décalage troublant » entre la mission officielle, ayant entraîné des visites d’usines agro-industrielles et le motif réel de leur présence en Chine. Elle se souvient des messes « célébrées en catimini dans des salles aux volets fermés » et des risques encourus par tous simplement parce qu’ils étaient chrétiens. Elle est restée en contact avec le père Petit jusqu’à ces dernières années.
Le père Pierre Fournier avait, lors de la réunion du 29 novembre 2019 préparant le tricentenaire du père Pierre Jartoux, évoqué le travail du père Bernard Petit ainsi que la « jeune photographe » qui l’avait accompagné. Celle-ci avait déjà eu une expérience à l’étranger à l’instigation du père Fournier : en Tunisie auprès des salésiens et de l’œuvre de don Bosco. Elle raconte que le père Fournier était « le premier adulte à nous écouter lorsque nous nous exprimions ».
La photographe qui l’a accompagné nous raconte sa rencontre avec le père Bernard Petit :
Elle nous dit ce qu’elle a perçu de sa personnalité :
Elle témoigne de ce que cette rencontre lui a appris :
De son côté, le père Marius Chevallier évoque la place déterminante du père Pierre Fournier dans la rencontre avec Bernard Petit :
Il nous décrit le père Bernard Petit :
Quel est, aux yeux du père Marius Chevallier, l’apport du père Bernard Petit ?